|
AV-22 La gestation de l'AV-22 a été extrêmement longue : En 1946, Charles Fauvel avait présenté lors d'un congrès de l'aviation à Paris un projet de planeur biplace en tandem, sous le titre "planeur à utilisations multiples". Ce projet était basé sur une étude de 1938, qui prévoyait de pouvoir transformer le biplace en planeur monoplace à dispositif d'envol incorporé, en montant un bloc moteur léger à l'avant du fuselage, et en un motoplaneur biplace économique en greffant les mêmes ailes sur un fuselage côte à côte, doté d'un moteur tractif plus lourd. Le projet ne fut cependant pas retenu, et il fallu attendre 1956 pour que l'AV-22 voit enfin le jour, grâce aux fonds apportés par la série des AV-36 produites par Wassmer. L'appareil effectua son premier vol le 5 avril 1956, et fut immédiatement proposé aux services officiels, où il fut mis en concurrence avec le planeur Bréguet 902. L'année suivante, le second prototype fit ses essais. Il était doté d'aérofreins Schempp-Hirth très efficaces, et d'un crochet de remorquage dans le nez du fuselage, en position haute afin de permettre une meilleure tenue d'axe en vol remorqué. Le train d'atterrissage était composé d'une roue centrale escamotable et d'un patin. La voilure était démontable en deux parties, les axes pouvant être rapidement mis en place par leviers. Le dessus de fuselage, ainsi que le nez, étaient réalisés en fibre de verre, tandis que les verrières étaient moulées par les établissements Sud-Aviation à Marignane. L'AV-22 disposait également d'un aérateur logé dans le nez de la machine, et complété par des fenêtres latérales dans les verrières. Quatre AV-22 de série furent construites, la première effectuant son premier vol à Cannes le 26 mars 1959, elle fut livrée à l'aéroclub de St Auban le 14 avril. Notons également la présentation fort remarquée d'une AV-22 en acrobatie au meeting du Bourget le 15 juin 1959. Remorqué à 1000 m, Charles Fauvel enchaîna des boucles et des renversements, terminant par un passage bas à 22O km/h. L'AV-22 disposait de bonnes qualités de vol : dotée d'une finesse tout à fait comparable à bien des planeurs de son époque, elle démontrait une bonne pénétration dans l'air et une excellente maniabilité. Elle ne fut cependant pas retenue par les services officiels pour équiper en masse les aéroclubs, le choix se portant sur un appareil de configuration plus classique, le Bijave des établissements Wassmer.
|